- "on renonce au monde": le verbe renoncer ici parle de lui-même, c’est s’interdire de faire quelque chose. b) l’homme / dom Juan complément d’objet. "Oui, Dom Juan" est repris. Elvire va reprocher au gentilhomme sa grossièreté et sa maladresse. Enfin, les verbes "prendre" ("au premier objet qui nous prend") et "céder" ("je cède facilement"), si on les lit comme des syllepses et qu’on accepte leur dimension sexuelle, inversent la relation homme femme car ce sont aussi des verbes qui renvoient plus à une activité sexuelle masculine que féminine; on dit qu’un homme "prend" une femme, sexuellement, pas l’inverse, et qu’une femme "cède" aux avances d’un homme, pas l’inverse. Cette sérénité n'empêche pas l'émotion de transparaître, avec un certain nombre de « de grâce », la série d'impératif : « Ne soyez pas... ». Touchée par la grâce, convertie, elle tente une démarche dans l'intérêt de son ancien amant. Dom Juan, Molière : LA TIRADE DE SGANARELLE : LECTURE ANALYTIQUE Dom Juan, Molière. Les règles sociales les obligeaient à la constance amoureuse, à la fidélité, et déroger à ces règles revenait à perdre son honneur, à condamner sa réputation. Nous étudierons d'abord la tonalité de cette tirade, puis nous verrons quelle est la fonction de cette scène dans la destin de Don Juan. Peu à peu, la lettre destinée à Elvire prend forme. Au contraire, il y allait de la virilité d’un homme de multiplier les bonnes fortunes. Proposition de corrigé du commentaire composé de la tirade d’Elvire, Dom Juan, Acte IV, scène 6. Elvire veut lui faire part d'un avis du Ciel. Le pouvoir qu’exerce sur lui la beauté transparaît à travers le choix de verbes qui connotent une forme de fatalité à laquelle il est impossible de résister : « ravit », « cède », « entraîne », « charmer » . Les phrases successives doivent être encadrées de guillemets. Téléchargement en moins de deux minutes. Il ne s’agit pas chez dom Juan d’une métaphore filée; pour lui, il n’est pas question d’images: la cour des femmes est une activité de conquête. Il traite des relations amoureuses de Dom Juan, un personnage topique de la littérature créé par Tirso de Molina en 1630. Elle lui prédira un avenir funeste, lui conseillant de se repentir avant que le Ciel ne jette sur lui un sort funeste : « Mais sache que ton crime ne demeurera pas impuni, et que le même Ciel dont tu te joues me saura venger de ta perfidie. Il utilise des tournures qui montrent la durée, la difficulté de la tâche: "de jour en jour", "pied à pied". if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4) DOM JUAN.- Quoi ? La tirade se décompose en deux parties distinctes, la première se terminant à "tout le plaisir de l’amour est dans le changement". Nous étudierons d'abord la tonalité de cette tirade, puis nous verrons quelle est la fonction de cette scène dans la destin de Don Juan. Dans la scène suivante, Elvire, aristocrate comme lui, essaiera de lui donner une leçon de langage: "Ah! Dans cette tirade de la scène 2, l’autoportrait de Dom Juan, la défense de son comportement de libertin tranche avec ce qu’en disait Sganarelle. Elle est le symbole de l’infini, c’est 1 espace illimité et c’est l’espace de l’aventure et de la liberté. En effet, Alexandre n’est pas César, il n’y a pas eu d’empire d’Alexandre comme il y a eu un empire romain et une Paix Romaine de quatre siècles. - "je cède facilement": le verbe céder, outre sa dimension féminine déjà vue, marque bien que c’est quelqu’un d’autre qui agit. Il s’agit d’un extrait d’une pièce de théâtre de Molière, intitulée Dom Juan (1665). De plus Sganarelle l'appelle "mon maître" dans sa tirade, ce qui implique la puissance de Don Juan, et sa place dans la hiérarchie sociale. tu veux qu’on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu’on renonce au monde pour lui, et qu’on n’ait plus d’yeux pour personne ? Deux discours contradictoires pour une même conclusion: défendre l’inconstance amoureuse; et en symétrie, un seul discours sur l’honneur tenu par les deux frères pour deux conclusions opposées. Notons que ce parallèle entre la conquête militaire et la cour faite aux femmes est récurrent à l’époque classique; le Valmont des Liaisons dangereuses aura lui-aussi recours à ces métaphores guerrières. I. Dom Juan adopte une attitude passive et se montre défenseur des femmes, Introduction : Dans une longue tirade très émouvante à peine interrompue par quelques répliques de Don Juan et Sganarelle, Elvire fait part à Don Juan de son intention de le sauver. - "on n’ait plus d’yeux pour personne"; "je conserve des yeux pour voir": on reste dans un regard passif; avoir des yeux n’est pas proprement actif ou offensif. Arrive dom Alonse, qui, reconnaissant dom Juan, veut obtenir vengeance sur-le-champ. Ravir, ce peut être comme séduire, enchanter, plaire d’une façon superlative; mais c’est aussi rendre captif, enlever, prendre, dérober... Si la beauté le ravit, c’est qu’il n’est plus maître de lui-même; encore une fois, il ne s’appartient plus, il est un objet dans la séduction des femmes. Elvire est l'épouse trahie de Dom Juan. Dans une longue tirade très émouvante à peine interrompue par quelques répliques de Don Juan et Sganarelle, Elvire fait part à Don Juan de son intention de le sauver. "je ne puis refuser": la tournure négative marque ici l’absence de liberté du sujet. A l'acte I, Done Elvire était apparue comme une femme blessée, furieuse et toujours passionnément amoureuse. On va donc étudier les verbes dont les hommes en général et dom Juan en particulier sont les sujets, et ceux dont ils sont les compléments d’objet. A quoi on pourrait ajouter le mot "objet", utilisé deux fois, qui, s’il désigne bien les femmes dans la langue classique, signifie aussi, toujours dans cette même langue, spectacle, image qui frappe les yeux. Les thèmes de l’amour et de la mort y sont étroitement associés. Nous ne saurons tout cela qu'à la fin de la tirade de Sganarelle, valet de don juan, dans laquelle il fait à Gusman qui est venu aux nouvelles un éloge paradoxal et hors de propos : celui du tabac. De plus, ce dernier, grand bavard devant l’Eternel, va rester sans voix devant la faconde de son maître. On voit bien que l’action de dom Juan se limite aux regards; il est seulement celui qui voit, même pas celui qui regarde. Il déclare qu’il se refuse "à faire injustice aux autres", faisant passer la fidélité amoureuse pour une injustice et, inversement, à masquer obliquement l’inconstance amoureuse du voile noble de la justice. "combattre";"rendre les armes" (se déclarer vaincu); "forcer pied à pied" (terme d’escrime; et on sait que dom Juan est un dangereux bretteur); "les résistances qu’elle oppose"; "vaincre"; "en être maître" (comme on se rend maître d’une place, d’une ville dans langage militaire); "une conquête"; "triompher de la résistance"; "conquérants"; "de victoire en victoire"; "Alexandre"; "conquêtes amoureuses". On retrouve toujours cette ambiguïté entre la séduction comme naturelle des femmes et leur action pour rendre dépendant, prendre, faire violence, entraîner, frapper... - "la beauté me ravit": ici encore on retrouve l’emploi habile et ambivalent de la syllepse. La femme est encore le principe actif, mais l’action est double. On peut conclure en signalant donc que dom Juan justifie son comportement de libertin inconstant de deux façons radicalement différentes, contradictoires. Il y a l'utilisation de l'épiphore de "vous". Un exercice particulièrement ardu, au cours duquel la jeune fille devra mobiliser des trésors de sensibilité. Dom Juan apparaît, et après que Sganarelle lui reproche son attitude, se lance dans une grande tirade, une véritable profession de foi du séducteur. Au contraire, Sgnarelle croit en cette concordance des signes et des comportements, comme le montre la tirade qui ouvre la pièce, sur le tabac, tout comme Gusman ainsi que nous l’avons déjà signalé. C’est lui maintenant qui, ici, sert de faire-valoir à Dom Juan en lui donnant crédit de son art de la parole: "vous tournez les choses d’une manière qu’il semble que vous avez raison.". Commentaire composé de la tirade de Sganarelle de l'acte 1 scène 2 du Dom Juan de Molière. Cette tirade est une forme microcosme de la pièce. Sganarelle essaye d'éclairer Gusman sur le comportement de Don Juan. Tirade De Don Elvire En Reponse A Dom Juan Page 1 sur 12 - Environ 116 essais Don juan i, 3 done elvire et don juan 472 mots | 2 pages Dom Juan est une pièce écrite par Molière en 1664 inspiré du Burlador de Sevilla. Elle reprend souvent les mêmes conjonctions. Les propos ne l'attirent pas contrairement à Elvire même si elle est dans une tenue insolite, il peut être sensible à la beauté qui se cache derrière le voile. - les justes prétentions qu’elles ont toutes sur nos cœurs": avoir des prétentions sur quelque chose, c’est la revendiquer, affirmer une propriété sur elle. Sganarelle dans la scène précédente a fait pour le spectateur et pour Gusman un portrait de Dom Juan, son maître, portrait très critique qui le présente comme "le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté, un enragé, un chien, un diable, un Turc, un hérétique, qui ne croit ni Ciel, ni Enfer, ni loup-garou, qui passe sa vie en véritable bête brute, un pourceau d’Epicure, un vrai Sardanapale...". Cette alliance de tous les registres, de la farce au tragique : tragique du discours d'Elvire et comique de Don Juan qui est caractéristique de cette pièce. Le temps utilisé est le présent gnomique, ou présent de vérité générale, et il y a des énoncés gnomiques, encore, soit des énoncés qui assènent une vérité, à la façon d’une certitude, d’un postulat: "la constance n’est bonne que pour des ridicules", "toutes les belles ont droit de nous charmer", "tout le plaisir de l’amour est dans le changement". Xt_h = new Date(); Mettons ces propos sous la plume d’une femme, et nous avons un des brouillons possibles de la fameuse lettre 81 de Madame de Merteuil, dans Les liaisons dangereuses de Laclos, un siècle plus tard. Il s'agit d'une introduction rédigée, d'un plan détaillé comportant 3 grands axes, puis d'une conclusion rédigée. LA VIOLETTE.-Monsieur, voilà votre marchand, M. Dimanche, qui demande à vous parler. D’abord, c’est l’entrée en scène du héros dialoguant avec son valet. Ce sont les femmes ici encore qui cherchent à revendiquer, s’approprier le cœur des hommes. Les pensées de Dom Juan doivent être signalées par un tiret. La tirade de Dom Juan se fait en deux parties, donc, qui sont diamétralement opposées. Elle utilise un langage bien proche de l'amour, pour appeler Don Juan a aimer Dieu. Le sort de Don Juan la touche à cause de l'amour qu'elle éprouvait pour lui. Il semble qu'elle fasse exprès de limiter les reproches envers lui, elle fait allusion aux dérèglements de sa vie et ses offenses, ce ne sont pas des reproches particulières. Molière joue le rôle de Sganarelle. Les inclinations naissantes après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l’amour est dans le changement. Freud, Métapsychologie : l'hypothèse de l'inconscient (1), Russel, Problèmes de philosophie : La valeur de la philosophie, Partagez l'adresse du corrigé à vos camarades, proches ou élèves. Il n'y a pas d'ambiguïté dans ce langage, on y voit une transmutation de l'amour, ce qui fait qu'elle n'hésite pas à appeler le passé, elle n'a plus de crainte. On peut effectivement noter que le vocabulaire qu’il utilise pour parler des hommes est en fait un vocabulaire qui était utilisé pour les femmes, compte tenu des mœurs de l’époque, des relations entre les hommes et les femmes. Dans la scène précédente, Dom Juan, « un grand seigneur méchant homme », a expliqué à son valet sa stratégie de conquête des femmes. La scène 3 de Dom Juan est une scène tragique puisqu’il s’agit d’une femme venant demander des comptes à son mari. Mais lorsqu’on en est maître une fois, il n’y a plus rien à dire, ni rien à souhaiter, tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons dans la tranquillité d’un tel amour ; si quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs, et présenter à notre cœur les charmes attrayants d’une conquête à faire. C’est une des fonctions comiques de Sganarelle : tirer vers la satire et la comédie les paroles sérieuses et sentencieuses de Dom Juan. que vous savez mal vous défendre pour un homme de cour... Voilà comme il faut vous défendre, et non pas être interdit comme vous êtes." Dom Juan montre que seule la conquête l’intéresse, pas la femme, car dès que celle-ci est conquise, "il n’y a rien à dire", c’est-à-dire qu’il n’y a plus d’intérêt; mais on peut entendre aussi lire "dire" au sens propre: il n’y a pas de conversation avec les femmes, on n’a rien à leur se dire, rien à se dire. Résumé court de Dom Juan Dom Juan est un seigneur libertin qui vient d’abandonner sa dernière épouse, Elvire, qu’il avait enlevé d’un couvent. (notons en passant que ces trois termes étaient utilisés par Gusman; pour ce dernier, les transports, larmes et soupirs sont des signes d’une passion authentique; pour dom Juan ce sont des armes, des instruments, des moyens: les personnages de la pièce se distinguent entre ceux qui croient dans l’authenticité des signes, pour qui les mots et les choses se confondent, les réalistes, et ceux qui distinguent le signe de la chose, les nominalistes). La syntaxe elle-même témoigne de la sérénité de la nouvelle Elvire désormais touchée par la grâce. Don Juan laisse parler Elvire, ce silence est particulièrement éloquent, il traduit l'indifférence de Don Juan à ce serment, il ne se soucie pas du contenu des propos, on peut imaginer qu'il s'impatiente, qu'il n'écoute pas et que surtout il considère la femme qu'il a devant lui. Il est d'abord question du précipice, de la colère redoutable, le plus grand de tous les malheurs, de subir l'épouvantable coup qui le menace. Téléchargez rapidement notre commentaire composé sur Acte IV, scène 6 (La tirade de Done Elvire), extrait de Dom Juan de Molière. catch(e) {Xt_r = document.referrer; } S’empare du discours de S peignant son maître, pour l’analyser et le réduire en poussière à travers … Chacune commence par des personnes gnomiques, soit ici par l’ensemble des hommes: on, nous, nos, notre. On se dit que dom Juan domine facilement parce qu’il est en face d’un valet, mais qu’en serait-il face à une personne de sa condition? - "un beau visage me le demande": on ne saurait être plus clair: la demande émane de la femme et dom Juan ne fait que répondre; encore une fois, ce n’est pas lui qui est à l’initiative de la cour amoureuse. A deux reprises, donc, en l’espace de quelques lignes, dom Juan présente son inconstance amoureuse comme un acte de justice à l’endroit des femmes. Il se contente d'inviter Elvire à passer la nuit chez lui sous prétexte qu'il est tard mais dans la scène suivante, il avoue à Sganarelle qu'il a subit un trouble face à Elvire qui a réveillé en lui un petit feu éteint : c'est l'incorrigible séducteur, l'homme de plaisir que ce discours a touché. Le discours d'Elvire prend une allure prophétique. - "la nature nous oblige": cette obligation fait encore des hommes des êtres qui n’agissent pas de leur propre volonté, qui sont tenus de faire ce qui leur est imposé; et l’agent qui oblige est au-dessus de toute contestation, bénéficie de toutes les légitimités, puisqu’il s’agit de la nature elle-même. En condamnant cette condition, il prend indirectement position pour une libération des femmes de cette condition, de cette contrainte, de cette opinion, de cette norme sociale qui lui semblent contre nature. L’exemple qu’il donne d’Alexandre est particulièrement bien choisi. {Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;} On conquiert une femme non pour la conquérir mais pour vivre avec elle, partager un bout de sa vie avec elle, mettre en commun des goûts, des activités, des projets... Mais pour dom Juan ce qui est un commencement est une fin. Le mot espagnol Don est particulier à la noblesse. La belle chose de vouloir se… Enfin, il n’est rien de si doux, que de triompher de la résistance d’une belle personne ; et j’ai sur ce sujet l’ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de victoire en victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. LA VIOLETTE.-Il y a trois quarts d’heure que je lui dis, mais il ne veut pas le croire, et s’est assis là-dedans pour attendre. Il s'agit d'une introduction rédigée, d'un plan détaillé comportant 3 grands axes, puis d'une conclusion rédigée Sganarelle décrit Don Juan comme un personnage infidèle, libertin et grand séducteur. Done Elvire demande des explications à DJ, et ce dernier l’humilie derechef en invoquant le Ciel comme seule justification. C’est un extrait de dialogue. Commentaire dom juan iv, 6.