Celui-ci n'est pas l'habituel registre de catholicité. La vision qu'a pu avoir de la tuberculose l'homme de science au XIXe siècle n'a pas évolué linéairement. 45Voilà une œuvre trop peu connue du grand public, car peu étudiée par les historiens contemporains99, mais d’une importance capitale pour appréhender les thématiques souvent floues (vie à la campagne, séparation familiale…) qui viennent se greffer à cette association. Dans la continuité de la loi de santé publique, une Commission de préservation contre la tuberculose est instituée en 1903. 18Cette fondation fait suite au voyage du docteur Gibert à Bruxelles pour étudier une expérience pionnière en Europe, le bureau municipal d’hygiène. de V. Barès, 1893 ; Maurice Le Tanneur, Du traitement de la phtisie ou tuberculose pulmonaire par les injections sous-cutanées de gaïacol, Paris, Société d’éditions scientifiques, 1895 ; La médecine qui guérit, les panacées authentiques, les remèdes infaillibles, Paris, L’Institut Biothérapic-Alexa, 1902 ; Emmanuel Ostrovsky, Du traitement de la phtisie pulmonaire par le sérum antistreptococcique de Menzer, Paris, G. Steinheil, 1903 ; Dr J. Basset, Lutte contre la tuberculose, suppression de l’impôt de la bicyclette. cit., p. 247-249. 1829-1837 3. Toutefois, un autre cadre de cette révolution hygiéniste est aussi en pleine réforme à cette époque, c’est l’hôpital. 2 Jean-Antoine Villemin, Études sur la tuberculose, Paris, 1868. 46 Patrice Bourdelais, « L’échelle pertinente de la santé publique au XIXe siècle : nationale ou municipale », Les Tribunes de la santé, no 14, 2007, p. 51. Pourtant, contrairement au bureau havrais, les débuts de la structure rouennaise sont hésitants. L’enfant ne développa pas de tuberculose. A cette époque, la cure "hygiéno-diététique" et le repos dans des établissements spécialisés (sanatoria) étaient la seule chance de guérison pour les tuberculeux, car il n’existait pas encore de traitement médicamenteux. d’Ecos et Olivier, 1905, 13 p. 27 Pierre Guillaume, « Les maladies sociales : la tuberculose et autres maux », dans Marie-Agnès Bernardis, L’homme et la santé, Paris, Seuil, 1992, p. 63. 16 Le plus célèbre « dissident » de l’idée de la contagion au XXe siècle et partisan du caractère héréditaire n’est autre qu’Auguste Lumière, co-inventeur du cinéma à la fin du XIXe siècle et qui consacra la seconde partie de sa vie à des recherches médicales. Les personnes dont le système immunitaire est intact ne présentent pas de symptômes nécessitant un traitement, mais les personnes au système immunitaire faible développent généralement une pneumonie. ». Cette colonie veut offrir l’air pur de la campagne aux enfants de la ville89. Toutefois, quelques années après sa mise en place, il faut reconnaître que celle-ci est loin de répondre à toutes les attentes des plus ardents défenseurs de la lutte contre la tuberculose comme en témoigne cette lettre du 17 novembre 1909 rédigée par Léon Bourgeois, sénateur de la Marne et membre de la Commission, au Président du Conseil : Depuis sa création, cette Commission n’a pas tenu moins de soixante séances, et les procès-verbaux sommaires de ces réunions forment la matière de trois volumes dont deux ont été déjà publiés. 86 AN, Congrès internationaux, cote F/17/3097/5, 1875-1914, 2e Congrès international d’hygiène scolaire, Londres, 1907. Chaque jour, M. le Préfet, prenait d’importantes décisions dans le but d’obvier aux dangers de certaines nuisances qui réglementent certains établissements, et il était de notoriété publique que les arrêtés préfectoraux restaient inobservés. Enfant, ce mot m'était familier : je savais qu'il s'agissait d'un "établissement hygiénique" et je connaissais son rapport avec cette maladie tant redoutée. 32, no 1, 1998, p. 63-67. _ Précocité de la chute fécondité. L’Académie de médecine suit également cet engouement et se joint aux demandes étatiques et associatives ; elle émet le souhait à l’unanimité, dans sa séance du 10 novembre 1908, que les notions d’hygiène publique entrent « non seulement dans le programme des études, mais encore dans le programme des examens des écoles, lycées et collèges87 ». C’est le préfet du département, Leroy de Boisaumarié, qui en prend la présidence. A la fin du XIXème siècle, la tuberculose est le plus meurtrier de tous les fléaux. Cet aspect se vérifie également au niveau local. Seul un contact long et intensif avec des personnes malades ou un système immunitaire affaibli conduit à une infection. Au début du XXe siècle, il faut se rendre à l’évidence que l’inspection médicale des écoles reste une utopie en Seine-Inférieure comme dans l’Eure : les rares municipalités ayant approuvé la loi n’engagent pas un contrôle réel sur la santé des écoliers. Hygiène et salubrité publiques en France au XIXesiècle, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des histoires », 2010, p. 256. Si la tuberculose trouve refuge dans la seconde catégorie à l’instar de pathologies comme la coqueluche, la grippe ou les oreillons, c’est que, selon le Comité consultatif d’hygiène publique à l’origine de ce découpage, les difficultés sont insurmontables pour en faire une maladie à déclaration obligatoire « dans l’état actuel des mœurs et de l’organisation sanitaire ». Vérifiez si votre institution a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books. En réalité, cette omission fait partie intégrante de la doctrine hygiéniste puisque les zones de campagne sont enjolivées ; le docteur Lecadre note dans son étude que la plupart des servantes mortes de tuberculose et ayant quitté la campagne « bien portantes », sont venues « perdre leur santé dans l’insalubrité havraise29 ». 71 BMH, Bureau d’hygiène municipal, bulletin mensuel, Le Havre, juin 1916, 1916-1917. Cette période est appelée la "peste blanche". Jusqu’en 1914, le nombre d’enfants inscrits dans l’œuvre parisienne est en constante augmentation, mais, au crépuscule du conflit, l’association marque le pas, concurrencée par les nouveaux placements en sanatorium et en préventorium. Les personnes vivant dans des zones où il est difficile de se nourrir et où il manque d’infrastructures sont particulièrement touchées. Le caractère dévastateur de la pathologie a fasciné les Le bureau d’hygiène, c’est l’apogée de l’hygiénisme triomphant et l’entrée dans une nouvelle ère statistique. 48 Évelyne Berbin et Yannick Marec, « Un laboratoire des statistiques sociales : Rouen dans la première moitié du XIXe siècle », Histoire et Mesure, vol. 110 France : 3,23 décès pour 1 000 habitants ; Angleterre : 2,24/1 000 ; Allemagne : 2,54/1 000 (Annuaire statistique…, op. 40Ces deux exemples traduisent parfaitement le maigre intérêt des villes normandes et plus globalement du département à s’occuper du dépistage de la tuberculose. Dans ce cas, une tuberculose dite " latente" peut se déclarer même des années après l'infection. 11 Bulletin général de la thérapeutique, Paris, 1867, vol. Si les deux départements haut-normands ne légifèrent pas dans un premier temps sur la question des écoles de plein air, il est bien de la responsabilité des principales communes normandes d’analyser tout d’abord la situation sanitaire des enfants pour ensuite encourager leur création. 29Face à ces circonstances néfastes, une nouvelle collaboration est consacrée par la loi du 15 février 1902 sur la protection de la santé publique. Dans le même temps, le très sérieux Bulletin général de la thérapeutique souligne en 1867 « qu’aucune modification dans le milieu interne ou externe ne sera capable d’entraver la fatale évolution d’une tuberculose essentiellement héréditaire11 ». Le bureau d’hygiène, c’est l’application pratique des théories hygiénistes avec en premier lieu la surveillance sanitaire des populations. C’est le cas de Léon Bernard, médecin des hôpitaux de Paris et un des plus ardents défenseurs de la médecine sociale au début du XXe siècle, qui a consacré nombre de ses travaux à la tuberculose des nourrissons. Le docteur Renon, maire de Clermont-Ferrand et vice-président de la Commission des hospices, comprend que les découvertes de Koch engagent à des nouvelles réflexions sur la maladie et sa diffusion : Toutes les autres maladies ont une évolution limitée. 63 Paul Strauss et Alfred Filassier, Loi sur la protection de la santé publique, loi du 15 février 1902. Le souvenir des terribles épidémies sous l’Ancien Régime et au XIXe siècle (épidémies cholériques de 1832, 1849 et 1892, ou varioliques de 1870-1871) hante encore les mémoires françaises. Mais son action ne s’arrête pas là, puisqu’à la surveillance s’ajoute l’éducation des masses populaires. Dossier Classé sous : médecine, tuberculose, infection. D’ailleurs, faisant fi des critiques, il conclut son étude par cette phrase assurée : « la tuberculose n’est pas une création spontanée de l’économie ; pour naître, il lui faut un germe, qui ne peut lui venir que du dehors12. 1 Dans la première partie du XIX e siècle, la tuberculose, encore appelée phtisie, a deux caractéristiques principales : elle est héréditaire et romantique à souhait. » Au sein de cette première liste, la tuberculose n’apparaît pas, preuve qu’elle n’est pas considérée comme une épidémie, mais comme une endémie. Il se base sur les chiffres d’Adrien Loir, futur directeur du Bureau d’hygiène havrais entre 1909 et 194123. ), Villes en crise ? Dans les pays économiquement faibles d'Afrique et d'Asie du Sud-Est, des centaines de milliers de personnes souffrent de tuberculose chaque année. Le moyen le plus fiable pour endiguer l’endémie et améliorer la santé des élèves reste un examen médical dans l’enceinte même de l’établissement. Au-delà des messages distribués à forte orientation moralisante, ils attribuent également récompenses ou réprimandes selon les comportements. Dans son ouvrage sur le peuple du Havre, Jean Legoy note une hausse des affections pulmonaires dès les années 188022, mais sans avoir recours à une analyse critique des données. On reconstruit la maladie et le courant hygiéniste s’en sert naturellement dans l’optique de renforcer ses positions. » Dans les faits et loin de l’agitation académicienne, la thèse de l’hérédité engendre des réactions ciblées ; en effet, certaines familles sont cataloguées comme porteuses de la maladie éternellement et stigmatisées. A. Les grands maux de l’époque moderne 1. 5Il termine son intervention en qualifiant sa théorie, qu’il publiera par la suite10, de « consolante », alors qu’il juge celle de Villemin « désolante » et déclare, dans une sentence, que « la science n’a pas pour but de consoler, elle ne doit que chercher la vérité ». Pour la tuberculose, rien de semblable. 101 Charles Coury, Grandeur et déclin d’une maladie…, op. cit., p. 176). Toutefois, on note encore un décalage entre l’assainissement des localités et des habitations (13 questions) et les maladies épidémiques et transmissibles (3). Le bureau d’hygiène a donc véritablement vocation à élaborer et à mettre en œuvre des politiques d’hygiène et de santé publiques. Ce rattachement marque surtout l’introduction des théories hygiénistes dans les directives étatiques à une époque où les premiers bureaux d’hygiène municipaux sont fondés en France. In. Elle a notamment pour but de déterminer et de comprendre les mécanismes qui ont permis à la pathologie d’investir le quartier. cit. OpenEdition est un portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales. Concernant les écoles maternelles, l’article 3 de l’arrêté du 18 janvier 1887 dit que le médecin-inspecteur nommé par le maire doit visiter les écoles maternelles une fois par semaine et inscrire ses observations sur un registre particulier. La ville du Havre et son maire, Théodore Maillart, se retrouve quant à elle face à deux options : soit se ranger derrière les 220 signataires inquiets pour leur santé et celle de leurs enfants, soit innover et aménager une structure quasi-inédite en France, comme lorsqu’il avait fallu inaugurer le premier bureau d’hygiène en 1879. C’est en 1907 qu’est fondée la première école française de plein air ; celle-ci se situe dans le château de Vernay au sein de l’agglomération lyonnaise88. ), Recherches en sciences sociales. L’évolution de la population française au XIXe siècle Chapitre à travailler avec les documents du fascicule sur le thème 19e siècle des révolutions, dont rev démo. © Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2013, Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540. L’aide humanitaire est essentielle pour lutter contre la tuberculose. Propagation de la tuberculose : du 19ème siècle à aujourd'hui. cit., p. 13. De nombreux médecins arborant des idéaux semblables répondent à son appel et créent des filiales en province ; l’une d’elles est envisagée au Havre. Par auteurs, Par personnes citées, Par mots clés. 30, 1910, p. 176. 17 Jules Héricourt, Les maladies des sociétés, tuberculose, syphilis, alcoolisme et stérilité, Paris, Flammarion, 1918, p. 22. Ailleurs en Europe, les pouvoirs publics sont déjà dans une phase d’action en matière de lutte antituberculeuse ; en Angleterre, on assainit les logements et on isole les phtisiques, par contrainte si besoin ; en Allemagne, on interdit de cracher et on ouvre des sanatoriums ; en France, on ne fait rien hormis l’émergence de quelques initiatives philanthropiques. vendredi 15 mars 2013 par Michel LEFORT. 19ème siècle, selon une étude parue dans la revue britannique:Proceedings of the Royal Society B. Depuis Hippocrate: Phtisis »(dépérissement) puis de « consomption » 1819: Laennec a isolée la tuberculose 1839: Schonlein a réuni en une description unifiée ses manifestations cliniques disparates, et lui a donné son nom définitif. Entre des études difficiles et longues et un salaire relativement faible proportionnellement à la longueur des études, de nombreux médecins recherchent d’autres emplois officiels à temps partiel dans le but de leur procurer prestige et revenus fixes (consultant auprès de l’hôpital, médecin des prisons, médecin des pauvres de la commune, médecin militaire ou médecin légiste, etc.59) Ce phénomène couplé à l’accroissement des doutes sur l’efficacité des thérapeutiques offertes entraîne naturellement des dérives, dont le charlatanisme est le meilleur exemple60. Œuvre Grancher, cinquantenaire…, op. De la phtisie, « maladie romantique », à la tuberculose, « maladie sociale »”. 33 ADSM, 5 M 61, Rapport d’inspection de M. Tougard au nom du conseil d’hygiène. Parmi ces opinions erronées, la corrélation simpliste entre la tuberculose et la ville figure en bonne place. Le docteur Lourier, président du comité, définit la nécessité du dispensaire en ces termes : « Un grand nombre de tuberculeux soignés au début du mal sont susceptibles de guérir […] En les soignant on les surveille, on leur indique les mesures prophylactiques à prendre et on établit autour d’eux un cordon sanitaire des plus efficaces, afin d’éviter de nouvelles contagions81. C’est ainsi qu’à Rouen est fondé un bureau d’hygiène dès 1886 sous la direction du docteur Georges Panel, jeune médecin rouennais de 25 ans. Jusqu'au 19ème siècle - Tuberculose-TPE. 18 Louis Renon, Les maladies populaires, vénériennes, alcoolisme, tuberculose, Paris, Masson, 1905, p. 58. Elle supprime en effet les causes de la tuberculose ; causes lointaines : le taudis et la misère des grandes villes, qui préparent le terrain ; cause immédiate : la contagion familiale. Épidémies et famines en France du XIX ème siècle. La difficulté principale pour Grancher réside dans l’acceptation des placements par les parents, ce que Michèle Becquemin nomme le « contournement de la puissance paternelle105 ». Elle n’est d’ailleurs souvent enseignée que selon le bon vouloir des instituteurs et institutrices. 2Si la découverte de l’art de l’auscultation en 1819 par Laënnec se révèle indispensable car par cet instrument il devient possible de décrire les lésions dues à la maladie, c’est un médecin militaire, Jean-Antoine Villemin, qui est à l’origine d’une avancée considérable pour la recherche fondamentale, lorsqu’en 1865 il expose à l’Académie de médecine le résultat d’expériences menées chez le lapin2. 13 Patrick Berche, Une histoire de microbes, Montrouge, John Libbey Eurotext, 2007, p. 70. Retenons ce dernier chiffre, car il va s’avérer intéressant en comparaison aux statistiques publiées à la fin du XIXe siècle. Mais, comme le démontre Olivier Faure35, l’évolution du contexte sociopolitique de l’époque va faire prendre conscience que la population est un « capital source de richesse, qu’il faut entretenir et renouveler », et que les initiatives privées, si nombreuses soient-elles, sont insuffisantes et surtout non coordonnées. 107 AMH, Bureau d’hygiène municipal, Bulletin mensuel, Le Havre, 1916-1917, juin 1916 : les œuvres de la Ligue havraise contre la tuberculose. Cette initiation aux bonnes manières peut aussi être perçue comme la première inquisition hygiéniste dans le monde scolaire. Elle reçoit de l’association philanthropique havraise un complément de fonds nécessaires à son fonctionnement, et c’est par le dispensaire Brouardel qu’elle recrute ses pupilles. Adresse : 1, rue Lavoisier 76821 Mont-Saint-Aignan Cedex France. Cependant, nous avons le regret de constater que, malgré tant de circonstances favorables, et malgré la bonne volonté indéniable des représentants des différents ministères, qui nous ont toujours prêté, au sein de la Commission, le concours le plus dévoué, les résultats obtenus sont loin de répondre à de tels efforts : la plupart de nos propositions n’ont pas encore reçu, à la date actuelle, d’exécution effective, et les plus importants des projets de loi que nous avions dressés n’ont pas encore été soumis au Parlement54. Approche socio-historique d’une institution médico-sociale », dans Jean-Michel Berthelot (dir. ), Paris, Éditions Recherches, 2003. 2, no 1, 1987, p. 33-55 ; Susan Jones, Public Hygiene and Hygienist in Rouen (1880-1930), thèse, St-Catharine’s College, Department of Geography, Cambridge University, 1992. 3C’est aussi à cette époque que Galton, cousin de Darwin, publie ses premiers travaux qui préfigurent son attachement à l’eugénique6. 1881-1896 6. 30 : organismes privés de lutte antituberculeuse. 1802-1803 . Quand la tuberculose peut être considérée comme éradiquée en France, dans le dernier quart du 20ème siècle, il disparait. Au XIXe siècle, la prise de conscience de l’isolement grandissant des servantes, le problème posé par leurs grossesses, voit se multiplier les organismes de charité se chargeant de l’accueil et de la réinsertion des servantes malades, enceintes ou au chômage. Elle reconnaît la nécessité d’organiser un véritable système social de préservation contre la tuberculose, d’améliorer l’éducation, les conditions de travail, le logement et l’alimentation. Toute intervention publique massive est ainsi rejetée jusqu’en 1871 au nom du libéralisme et du maintien de l’ordre social. 99 Michèle Becquemin, Protection de l’enfance et placement familial. On peut en effet supposer que les relevés sanitaires des médecins définissent avec davantage de précisions les causes du décès d’un sujet, phénomène qui se traduit directement par une augmentation des cas20. Il impose une surveillance méthodique des conditions d’hygiène de la ville du Havre et de ses habitants par l’intermédiaire de statistiques mensuelles rédigées par les membres du bureau et publiées au sein d’un bulletin qui sert de base aux efforts à consentir en matière d’hygiène publique. Les maladies épidémiques visées sont les suivantes : la fièvre typhoïde, le typhus exanthématique, la variole, la scarlatine, la diphtérie, la suette miliaire, le choléra, la peste, la fièvre jaune, la dysenterie, les affections puerpérales et l’ophtalmie des nouveaux-nés. Lors de l’arrivée au pouvoir des républicains en 1879, ces derniers souhaitent que l’école devienne un fondement de l’éducation par l’hygiène avec une mise à contribution du corps enseignant84. De ce fait, la politique antituberculeuse qui éclot envisage un territoire français en partie remodelé entre des villes fourmillant de tuberculeux devant être envoyés à la campagne, et une campagne avec ses hommes robustes et en bonne santé chargée « d’accueillir » les malades. Lorsque la maladie était encore considérée comme héréditaire, les médecins n’allaient pas constater une tuberculose dans une famille qui n’avait pas d’antécédent. 5 Louis Perroud (membre de l’Académie de médecine), De la tuberculose, ou, de la phtisie pulmonaire et des autres maladies dites scrofuleuses et tuberculeuses, Bordeaux, Savy, 1861, p. 87. De l’influence de la bicyclette sur la diminution de la tuberculose à Toulouse, Toulouse, impr. 21De plus, il offre un contrepoids à la situation sanitaire alarmante de la ville, qui est due à une croissance démographique très importante (de 27 000 habitants en 1824 à plus de 130 000 en 1901). […] La phtisie même, […] est-ce que l’humidité, l’air vicié, la pression atmosphérique, des conditions insalubres de toute nature, l’ingestion de certaines eaux, n’en augmentent pas le nombre28 ? Après la défaite de 1870, la France s’inquiète de la vitalité de ce qu’on appelle encore à l’époque « la race » et appréhende sa dégénérescence face à la puissante rivale d’outre-Rhin. du commerce, 1891, 36 p. ; F. Ghirelli, La phtisie pulmonaire : son traitement et sa guérison par la liqueur anti-tuberculeuse de Vigon et les injections hypodermiques de sérum artificiel, Nice, impr. Les services publics se seraient en effet trouvés dans l’impossibilité « d’assurer avec les moyens actuels la désinfection convenable et suffisamment fréquente de tous les logements occupés par les phtisiques, et de tous les objets souillés par eux66 ». 41 Joseph Gibert, Une visite au bureau d’hygiène de Bruxelles, Le Havre, F. Santallier, 1878. Elle tue près de 10 fois plus que la fièvre typhoïde ou la diphtérie et s'attaque aux forces vives des nations, touchant de préférence les jeunes, délaissant les individus malingres. 20Le bureau d’hygiène havrais se présente comme sa seconde création d’envergure. Un habitant de la planète sur trois est infecté et en 1997, la tuberculose a frappé huit millions de nouveaux malades. 12Pour comprendre cette nouvelle perception de la campagne entraînant une révolution dans les comportements, il faut parcourir l’histoire du courant hygiéniste. C - 13013 Marseille FranceVous pouvez également nous indiquer à l'aide du formulaire suivant les coordonnées de votre institution ou de votre bibliothèque afin que nous les contactions pour leur suggérer l’achat de ce livre. Ceux-ci craignent la perte d’une partie de leur clientèle de phtisiques au profit du dispensaire. 84 Charlotte Siney, « La tuberculose, fondement de l’action médico-sociale mutualiste (1902-1940) », Sociologie Santé, no 22, juin 2005, p. 278-297. De 1905 à 1910, sur 2 330 consultations, seulement 610 personnes se sont révélées tuberculeuses. b. Une classe fière de sa position Les classes moyennes vont adopter, dès le XIX e siècle, des comportements sociaux sans équivoque. 52 Bruno Dumons et Gilles Pollet, Administrer la ville en Europe, XIXe-XXe siècles, Paris, L’Harmattan, 2003. L’épidémie de choléra de 1849 est aussi une des causes de ce regain d’intérêt pour les pathologies contagieuses. En réalité, tout est fait pour générer une minimisation des dangers de la tuberculose. Et pendant ce temps, partout où il passe et séjourne, il tousse, crache, répandant autour de lui par millions les bacilles meurtriers18. Le principe de contagion implique aussi un regard neuf sur les porteurs de ces symptômes, ce qui facilite le dépistage de nouveaux malades par les médecins. Dans les faits, cette inspection est inexistante. L’idée de base est la suivante : en éduquant les enfants à ce principe, on pense qu’ils pourront transmettre à leurs parents les leçons d’hygiène qui leur auront été inculquées, tout en suivant ces règles lorsqu’ils deviendront eux-mêmes adultes. De plus en plus soucieux de l’hygiène publique, comme de sa responsabilité professionnelle, le médecin pense à la déclaration quand le milieu contaminé oblige à la désinfection par les services publics ; il l’oublie souvent quand la désinfection peut être pratiquée dans de bonnes conditions sur ses simples conseils64. La construction d'installations sanitaires et l'amélioration des conditions d'hygiène contribuent à contenir la maladie. À l’issue de ces réflexions, de nombreuses enquêtes sont lancées pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie et d’hygiène sur la base d’une causalité sociale entre la santé et la maladie. ), Dictionnaires des parlementaires français : notices biographiques sur les ministres, députés et sénateurs français de 1889 à 1940, Paris, PUF, 1966. La ville de Rouen possède des caractéristiques semblables à son homologue normande : une croissance démographique forte, une insalubrité persistante dans certains quartiers et un taux de mortalité par tuberculose particulièrement élevé48. Aujourd’hui, elle tue davantage que le paludisme ou le SIDA. D’ailleurs, en aparté, il n’hésite pas à détailler les inconvénients du sanatorium : « le sanatorium prend le père ou la mère malade, mais laisse le plus souvent l’enfant dans les conditions les plus misérables ; de plus, il arrive fréquemment que le parent tuberculeux quitte le sanatorium, simplement amélioré, continuant à expectorer des bacilles ; il rentre dans sa famille et ce porteur de germes contamine tout son entourage102.

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